Les Présidents de la SHAM

Armand Bellée est le premier président de la Société Historique et Archéologique du Maine de 1875 à sa mort en 1878. Il fut d’abord professeur dans l'enseignement primaire puis secondaire de 1845 à 1860 et devint archiviste de la Sarthe. Il participa à la création de la Société historique et archéologique du Maine en 1875 et fut choisi comme premier président pour amorcer une fusion avec la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe (dont il fut aussi le président) pendant une période de crise, mais la situation s’améliora et le projet n’eut finalement pas lieu. Ses qualités d'archiviste (l’intelligence, l’ardeur au travail et la recherche du vrai) lui permirent de poser les bases d’une société historique reconnue.

Eugène Hucher est le deuxième président de la Société historique et Archéologique du Maine de 1878 à 1882. Il fut dessinateur, numismate et suivit des études pour devenir archéologue, historien et paléographe. Il devint aussi maître-verrier et dirigea l’atelier des Carmélites, contribuant au renouveau de l’art du vitrail en France. Ses nombreuses compétences et son influence permirent à la société historique d’augmenter sa réputation et sa crédibilité dans le monde scientifique et ses travaux de vulgarisation mélangeant art et histoire sur des sujets locaux firent rayonner Le Mans.

Dom Paul Piolin, moine bénédictin et historien, est le troisième président de la Société historique et archéologique du Maine de 1883 jusqu’à sa mort en 1892. Suivant la tradition bénédictine, il fit des recherches sur l’histoire de l’Église du Mans, ce qui lui permit de tisser des liens avec de nombreux érudits locaux.

Henri de Bastard d’Estang est le quatrième président de la Société Historique et Archéologique du Maine de 1893 à 1898. Lieutenant au 33ᵉ régiment mobile de la Sarthe (2ᵉ armée de la Loire) pendant la guerre franco-prussienne de 1870, il mena une carrière administrative, au Ministère de l’Intérieur puis dans diverses préfectures. Il fut aussi le maire d’Avoise. Très actif dans les publications de la Revue, il publia un rapport retraçant les dix-huit premières années de la vie de la société. Mais devenant de plus en plus ouvertement monarchiste sous la Troisième république, il fut peu à peu éloigné de la présidence de la société.

Robert Triger est le cinquième président de la Société Historique et Archéologique du Maine de 1899 à 1927. Docteur en droit, il suivit une formation à l’école des Chartes pour devenir historien. Fort de ce solide bagage académique et du fait de sa longue présidence de près de trente années, il permit à la société historique et archéologique de rayonner dans le réseau des sociétés savantes au niveau national. Ardent patriote, il estimait que le devoir de la société était d’étudier l’histoire locale afin que les habitants se l’approprient.

Raoul de Linière est le sixième président de la Société Historique et Archéologique du Maine de 1927 à 1947. Saint-Cyrien, officier dans l’infanterie de 1888 à 1893, il fut mobilisé en 1914 et s’illustra sur le champ de bataille. Après le conflit, il devint président de plusieurs associations d’Anciens Combattants et participa pendant 12 ans aux activités de la Croix Rouge, supervisant les pôles infirmiers pendant la guerre de 1939-1940. Il fut aussi conseiller municipal de la Fontaine-Saint-Martin. De Linière organisa beaucoup d’excursions pour la société et fut actif dans la publication de la Revue. Il parvint ainsi à la dynamiser après la période difficile de la Seconde Guerre mondiale.

Paul Cordonnier-Détrie est le septième président de la Société Historique et Archéologique du Maine de 1947 à 1980. Il débuta des études d’architecture, mais vécut plutôt de ses dessins et de ses talents pour la cartographie, avant de devenir le bibliothécaire-archiviste de la société historique, puis bibliothécaire de la ville du Mans et conservateur du musée archéologique et de la Reine-Bérengère. Il fut très actif dans la publication de la Revue, dont il s’occupa presque seul, mais trancha avec ses prédécesseurs dans sa volonté d’étudier des sujets spécifiquement locaux. Ses publications concernaient donc plutôt les érudits que les habitants curieux.

Jean Launay est le huitième président de la Société historique et archéologique du Maine de 1980 à 1983. Saint- Cyrien, officier de cavalerie, il intégra l'État-Major de l’occupation française en Autriche après la Seconde Guerre mondiale et participa à la guerre d’Algérie. Il termina sa carrière comme officier de liaison au Pentagone. De retour à la vie civile, il fut élu conseiller municipal de son village natal de Viré-en-Champagne. Lorsqu’il accéda à la présidence, il fit face à un moindre intérêt du public pour l’histoire et multiplia les initiatives pour rendre la société plus attractive et la faire connaître auprès des habitants du Mans. Il y parvint en la faisant participer à des expositions, des excursions et par une réorganisation du siège social de la société. Sa principale action fut de relancer la publication de la Revue.

Denis Béalet est le neuvième président de la Société Historique et Archéologique du Maine de 1983 à 1998. Il fut résistant pendant la Seconde Guerre mondiale et participa à plusieurs maquis et à la libération de l'Eure-et-Loire. Il s’engagea au 65 e régiment d’infanterie et devint interprète pour les Alliés, mais il arrêta sa carrière militaire à la fin de la guerre pour se reconvertir dans les assurances. Il fut élu président pour aider la société dans la période compliquée 1983 à 1998 face au désintérêt croissant de la population pour l'histoire diffusée par les société savantes.